Il y a quelques jours, j’ai publié sur LinkedIn un post intitulé « une génération se pose des questions » #alternance. Et puis je me suis dit que la problématique dramatique actuelle valait bien un article. Depuis quelques jours toutes les écoles et facultés où j’interviens sur des cursus supérieurs en alternance ont lancé le compte à rebours.

Plus que 15 jours au plus un mois avant de remporter le graal : la fameuse alternance qui permettra de valider l’année en cours ! Si on se penche sur le marché, la période de « référence » de recherche d’une alternance est généralement coté étudiants comme entreprises entre mai et début septembre. C’est à cette période-là que les entreprises sont les plus actives et les étudiants qui ont anticipé leur rentrée se mettent simultanément à chercher. Les entreprises bouclent leur budget annuel et valident les profils pour la rentrée de septembre.

Alors pourquoi tirer un signal d’alarme sur une situation maintenant ? Tout simplement parce que beaucoup d’étudiants valident leurs passerelles pour diverses raisons (soutenances tardives suite à un stage, validation d’ects…) très tardivement et ne prennent connaissance réellement début septembre que des éléments relatifs au contrat qui leur permettra sereinement de valider leur année (le type de contrat, le mode d’alternance…).

C’est souvent à ce moment-là qu’ils commencent à intégrer les codes leur permettant d’optimiser leur profil dans une véritable recherche d’alternance. Seulement les entreprises font désormais défaut dans le paysage peu savent que les recrutements d’apprentis et alternants sont encore possibles et non caduques et que même dans quelques semaines de nouveaux étudiants feront leur rentrée décalée en février pour une nouvelle année.

Elles désertent donc le marché considérant les publications d’étudiants croisées au détour de réseaux sociaux comme les moins pertinentes.

Problématique RH, postulats erronés !Dans nos promotions nous regorgeons de profils intéressants, compétents à forte valeur ajoutée qui ont tout simplement validé (je le répète) leur passerelle après un stage, une césure ou une autre raison en septembre !!!

Ils sont là présents, aptes à relever tous les défis à la recherche d’entreprises qui elles font défaut en méconnaissant très souvent ce paramètre ! Il faut donc qu’ils créent eux-mêmes le besoin et rien de plus difficile ! En effet lorsqu’on regarde les statistiques 7 employeurs sur 10 recrutent sans déposer d’offres ! Les étudiants doivent donc créer leur communauté métier, être inventif, force de proposition et surtout oser aller chercher un responsable pour lui expliquer sa disponibilité pour une alternance immédiate.

Que va-t-il se passer s’ils ne trouvent pas d’alternance dans les jours qui viennent ? Vous vous êtes posé la question ?

Beaucoup d’entre eux n’auront pas les moyens de suivre la formation choisie en initiale, ils vont donc opter sans garantie pour un stage alterné, format plutôt méconnu dans les entreprises et qui pourtant pourraient s’inscrire dans un positionnement « gagnant-gagnant ». Mais la plupart sont des étudiants qui la plupart du temps sont méritants et cumulent des jobs étudiants en complément de leur scolarité pour « joindre les deux bouts ». Ils arrivent généralement tous à 8h du matin à mes différents cours quelle que soit la matière que je leur dispense de bonne humeur, proactifs alors que souvent ils ont conjugué l’exigence d’un enseignement supérieur de second cycle et le fait de n’avoir dormi que quatre heures dans la nuit parce qu’ils ont fait la fermeture d’une chaîne de restauration.

Souvent ils me demandent de pouvoir marcher pendant mes cours ou je le leur suggère quand je les vois tituber de fatigue. Ils iront aux entretiens parcellaires qui se dessinent en ayant l’impression de jouer leurs vies. Le corps enseignant insufflera le courage, la motivation, le petit coup de pouce, la méthodologie pour y arriver mais le nombre d’entreprises reste moindre et le nombre de postulants trop nombreux par méconnaissance de ce timing.

Alors que va-t-il se passer si l’étudiant ne trouve pas cette alternance ou ce stage alterné et qu’il ne peut pas assumer financièrement cette formation initiale ?  

Il abandonnera souvent et restera cantonné à un job étudiant en espérant que l’année prochaine cela ira mieux et que cette année de « fausse césure » sera comprise ou alors ils « lâcheront l’affaire » ayant déjà consacré trop d’énergie et n’y croyant plus.

Et pourtant l’alternance est un levier formidable pour nos jeunes comme pour nos entreprises.

La majorité des entreprises qui prennent des alternants capitalisent sur leurs compétences et les intègrent à l’issue dans leurs effectifs. S’ils veulent changer de structure ils auront un passif professionnalisant et terrain qui fera incontestablement la différence à profils académiques identiques.

La réforme des masters en devenant plus élitiste a permis au moins d’élargir la voie de l’alternance et le fait que très tôt nos étudiants puissent faire une immersion métier leur garantissant un bagage à forte valeur ajoutée à l’issue de la validation de leur diplôme.

C’est une chance et une opportunité inestimable et incontestable. Il faut peut-être sensibiliser plus en amont les directions des Ressources Humaines qu’en Octobre-Novembre des profils prometteurs sont encore disponibles à attendre leur tour, leur chance et ce ne sont pas des profils retardataires juste des étudiants qui auront pris le temps de choisir leur spécialité.

Alors ne sacrifions pas une génération d’étudiants prometteurs désespérés de chercher en vain une aiguille dans une botte de foin ! Ils se retroussent les manches de jour au quotidien, week-end inclus !  D’ailleurs souvent pour eux la frontière est devenue poreuse.

Alors si nous pouvions formuler un ultime vœu de bienveillance en cette fin d’année ?

Sociétés, chefs d’entreprises, responsables de département, start-ups réfléchissez à l’alternance même maintenant !

Postez des offres, communiquez sur vos communautés, regardez les publications et posts de recherche d’étudiants qui continuent à fleurir sur les réseaux. Regardez leurs recommandations, leurs profils, recevez-les, allez les chercher ce sont nos fils, nos filles, les millenials, notre future génération et si je n’ai qu’un vœu à faire ce serait celui de ne pas en faire une génération de sacrifiés ! Ce sera celle qui véhiculera nos futures valeurs, celles de la bienveillance et de l’écoute à l’ère de la digitalisation et la transformation digitale. Alors rassurons les sur nos propres valeurs !

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