Un nouveau paysage économique pour un nouvel Eldorado ?

Depuis son lancement fin 2014, le statut d’étudiant entrepreneur séduit de plus en plus d’étudiants qui souhaitent développer une idée, la structurer en business plan et tenter l’avenir de la success story. Biberonnés aux succès des starts-ups et de la digitalisation, confrontés à un marché du travail qui favorise l’émergence des auto-entrepreneurs sous-traitants, la génération Z sait qu’elle sera bientôt confrontée à une nouvelle donne sur un marché du travail de plus ou plus mouvementé.

Alors que de nombreux étudiants effectueront leur stage de cursus de licence 3 ou Master, certains en seront dispensés. Bénéficiant du statut d’étudiant-entrepreneur, ils se focaliseront exclusivement à leur projet d’entreprise. Ce nouveau statut constitue une petite révolution au sein des diktats de l’entreprenariat et même au sein de l’enseignement supérieur français.

Le statut d’étudiant-entrepreneur est délivré à une personne au regard de son projet entrepreneurial et des qualités du porteur de projet, étudiant en cours d’études. Le statut d’étudiant-entrepreneur s’adresse en priorité aux jeunes de moins de 28 ans, âge limite pour bénéficier du statut social d’étudiant. Le baccalauréat ou l’équivalence en niveau est la seule condition de diplôme requis pour une inscription au diplôme d’établissement étudiant-entrepreneur.

Des dispositifs existent désormais pour faciliter l’accès à des avantages liés à ces étudiants certains bénéficient de ces dispositifs comme l’engagement auprès du comité PEPITE ou la dispense du D2E. Le contrat d’appui d’entreprise CAPE leur permet de bénéficier d’avantages substantiels. D’autres préfèrent se lancer dans l’aventure juste avec leur idée et la projection de l’entreprenariat.

Confrontés à un marché du travail extrêmement précaire et concurrentiel, nourris aux préceptes du digital et intéressés par les projets novateurs soutenus par les incubateurs, les étudiants sont de plus en plus intéressés par cette aventure qui leur permettra dans leurs visions des choses de s’affranchir d’un cadre trop structuré et peu sécurisant que sont les grandes structures. Ils ont aussi la notion très patente des contraintes salariales liées aux PME/PMI et appréhendent cette confrontation tout en la gardant comme alternative fugace et précaire.

Ils se trouvent confrontés dès leurs premières recherches d’emplois à des CDDs à répétition qui pourront éventuellement conduire à un CDI ou encore se trouvent suivant leurs spécialisations confrontées à des employeurs qui leur demandent indirectement de devenir leurs propres patrons pour être sous-traitants. Le spectre des charges patronales et salariales incitant de plus en plus de chefs d’entreprise à proposer cette alternative à des jeunes avec des positionnements qui s’avèreraient moins pérennes au sein de leurs structures. A noter que les dernières mesures phares du gouvernement qui tendraient à réhabiliter les contrats de chantiers en CDI sur plusieurs branches permettraient d’éviter certains de ces abus. L’aventure entrepreneuriale des pépinières ou co-working et les accompagnements afférents sont déjà bien dispensés au sein des universités de renom où fourmillent des idées de jeunes très à l’aise avec les paradigmes de la création d’entreprise.

Jusque-là plutôt sollicitée par les personnes en transition professionnelle qui se voulaient aguerris de certains postulats et avec une expérience terrain significative, la création d’entreprise attire aujourd’hui également de nombreux jeunes qui comprennent non seulement les enjeux économiques mais également l’avantage de pouvoir concilier leurs études avec un encadrement dédié. Si les supports et codes digitaux favorisent l’implosion de cette nouvelle bulle, beaucoup peuvent également trouver le concept et le décliner par association avec les vecteurs de la communication numérique.

 JACK-ONE ou la vision de deux jeunes entrepreneurs

Dylan et Pierre sont deux jeunes entrepreneurs que j’ai accompagné dans le cadre de la création de leur projet d’entreprise.

Passionnés par les nouvelles technologies, peu conventionnels et assez matures pour avoir une définition exacte de leurs ambitions, ils m’ont sollicité dans le cadre d’un cheminement et une structuration de projet entrepreneurial. L’un est en Master II techniquement très à l’aise dans les technologies du web et du digital mobile et a une forte dominante commerciale, le second fait son entrée à l’ENS Rennes. Tous deux conjuguent deux atouts essentiels pour fédérer et consolider une structure entrepreneuriale, la technicité et la rationalité des exigences juridiques, administratives et sociales que nécessite une telle aventure. On peut schématiser leur tandem comme la tête et les bras.

JACK-ONE, c’est une volonté d’offrir les nouvelles technologies à la portée de tous. Leurs activités : la création de Site Internet et de solutions Web, des conseils, la communication, l’assistance informatique, le design, et le projet de réseau social.

L’idée de base est venue d’un nouveau positionnement relatif aux sites marchands et de l’alliance avec un service de dépannage hardware devenu un peu moins vulgarisé et pouvant être décliné différemment auprès d’une population de proximité.

Ce qui est assez impressionnant à voir, observée chez la plupart des jeunes étudiants-entrepreneurs que je peux suivre au sein de labs ou en accompagnements individuels, c’est l’envie, la volonté et la maturation de leurs idées au fil de la mise en place du process économique et juridique. Ils s’affranchissent de manière très fluide des enjeux financiers et économiques et appréhendent très facilement la technicité liée au développement de projets et à leurs forces de proposition.

Pierre et Dylan ont bénéficié d’un accompagnement personnel mais ceux qui rentrent dans un dispositif pépite, une fois le statut d’étudiant-entrepreneur obtenu, vont gagner du temps et bénéficier de dispositifs spécifiques qui vont leur servir d’accélérateur. Avec ce dispositif, ils sont accompagnés, bénéficient de formations dispensées par l’université, l’école ou des professionnels du monde de l’entreprise. Le fait de suppléer à leur stage leur projet d’entreprise leur permet de consacrer sans coûts supplémentaires une ou plusieurs années au développement et à la mise en place de leur concept.

Pour ceux qui bénéficient de l’accompagnement pépite, un espace de coworking leur permet d’interagir avec d’autres étudiants qui développent leurs projets tout en favorisant la synergie et les éventuelles collaborations. Un avant-goût du networking développé au sein d’un espace dévoué à cet effet.

 

Comment booster l’entrepreneuriat étudiant ?

L’alchimie et l’échange de ces idées peut servir de moteur à ces jeunes têtes grises en devenir. L’obtention du D2E servira pour certains d’entre eux à soulever des levées de fonds et des subventions conséquentes. L’adage dit que l’on prête plus facilement aux jeunes. Cependant une minorité d’entre eux constateront également que leur projet est moins viable qu’escompté et abandonneront l’aventure avec tout de même une sacrée aventure humaine et professionnelle à leur actif et le fait de pouvoir démontrer une réelle ambition et un goût du challenge et du management qui leur permettra de valoriser cet atout auprès de leur futur employeur.

Les jeunes qui ont vocation à devenir étudiants entrepreneurs veulent généralement être actifs de leurs destinées. Il faut toutefois être vigilant sur le fait que ce ne soit pas uniquement une échappatoire par rapport à un marché du travail concurrentiel et difficile où la sélection est de plus en plus drastique. Il faut donc mesurer son engagement, « rien ne sert de courir, il faut partir à point », et il faut partir en connaissances des risques, et être lucides sur la réalité du marché du travail. Néanmoins, ne vous découragez pas, la réussite n’est pas un mythe.

Avoir connaissance des freins pour mieux les contrer. Après les freins inhérents à tout créateur d’entreprise peuvent être des freins parfois conséquents pour de jeunes qui souhaitent se lancer sur le marché de l’entrepreneuriat. La crise économique, le manque de liquidés, l’inexpérience professionnelle, la peur de l’échec, la méconnaissance de l’écosystème entrepreneurial… sont de nombreux freins qui peuvent s’ajouter à une certaine pression familiale et environnementale.

Encouragés par les universités et les dispositifs gouvernementaux, la France mise sur ses jeunes et croit en leur faculté de refonder une nouvelle donne sociale et économique. On leur facilite l’accès à des dispositifs, micro-crédits, avantages généralement dévolus aux porteurs de projets plus assermentés et expérimentés. L’avenir est aux jeunes ambitieux, et le jeune entrepreneur actif et innovant est bel et bien possible et réel.

 

Conclusion : « Un accompagnement essentiel »

Pour parvenir à cet engagement et fiabiliser l’engouement et la réalisation des projets portés par nos étudiants entrepreneurs, il nous faut les seconder, d’où l’importance et la pertinence d’accompagnements de professionnels du métier, chefs d’entreprise mais également d’experts-comptables ou d’organismes spécialisés.

Il faut que cet investissement et ces collaborations s’accentuent pour parfaire leur parcours à venir et leur permettre de maîtriser toutes les étapes incontournables de la création d’entreprises. Secouer les idées reçues et bousculer les bastions trop formels pour accompagner le côté novateur de leurs projets en pleine expansion, favoriser les rapprochements, les sensibiliser aux codes commerciaux sont des aspects primordiaux.

 Nathalie DREAN – Directrice Générale ALYPIA

Contacter ALYPIA RH Nathalie DREAN : nathalie.drean@alypia.com

www.rh.alypia.com