Une alternative se dessine face au double défi de l’emploi des jeunes et des seniors. Quelle est-elle ? L’idée de favoriser les liens intergénérationnels en mettant en relation de jeunes créateurs d’entreprises avec des personnes en transition professionnelle qui souhaitent s’investir dans de nouveaux défis et transmettre à de jeunes pousses prometteuses leurs expertises par le biais d’une association atypique et pourtant très pertinente.

Les tandems intergénérationnels permettent aux entrepreneurs innovants de s’allier à des actifs en reconversion ou fin de carrière. Une solution bénéfique pour les deux partis.

Le triptyque gagnant de l’Ecole Polytechnique : Accélérateur – Ecole – Association des anciens élèves

La start-up Pulsit. Cofondée en 2016 par Bernard Prost, âgé de 60 ans et par Axel Gallian, tout juste diplômé de CentraleSupélec, la start-up illustre ce tout nouveau modèle d’accompagnement des jeunes par leur encadrement. Elle propose des drones évolués, contrôlables par une seule main. En effet, la jeune pousse française avait été accueillie à l’automne 2016 au sein d’X-up, l’accélérateur de l’Ecole polytechnique.

Drahi-X Novation Center. Soutenu financièrement par l’homme d’affaires Patrick Drahi, ce bâtiment de 2 500 mètres carrés est consacré à l’entrepreneuriat et accueille 33 jeunes pousses intégrées à des programmes d’accélération ou d’incubation.

L’X est destiné aux projets d’entreprises technologiques, offrant un laboratoire consacré à l’innovation de pointe. On y retrouve un espace de coworking, des fab lab dotés d’imprimantes 3D et de brodeuses-numériques, un baby-foot (nouvel outil indispensable pour un instant de décontraction). Cet accélérateur prend en charge des start-ups dès les premiers stades de leur développement, d’où une sélection drastique (près de 150 candidatures pour seulement 8 places), dotant les entrepreneurs d’une bourse de 20 000 euros et d’un coaching intensif.

L’Ecole Polytechnique a donc compris l’importance d’un accompagnement de ces jeunes inventeurs des technologies de demain, en utilisant notamment le levier des anciens pour accélérer le développement des projets. De plus, elle met l’entrepreneuriat au cœur de l’Ecole et d’un pôle d’innovation. Son triptyque gagnant : Accélérateur – Ecole – Association des anciens élèves.

Les tandems intergénérationnels : Permettre aux jeunes entrepreneurs de s’allier à des seniors

L’émulation d’une intelligence collective devient un rempart indéfectible. Cet échange intergénérationnel est aujourd’hui rendu plus accessible grâce aux nouveaux modes de travail collaboratifs (BYOD…) et à une organisation hiérarchique plus horizontale.

Qu’est-ce que le BYOD ? Le Bring Your Own Device (ou « apportez vos appareils personnels » en français) est une pratique qui consiste à utiliser ses équipements personnels.

Les Millennials aussi appelés génération Y, nés entre 1980 et 2000, ont aujourd’hui besoin de se reposer sur le savoir de référents plus patentés, plus paternalistes. Les entrepreneurs de cette génération sont des digital natives. Ils ont grandi avec l’évolution des technologies d’information et de communication : ils ont vu naître et sont actifs sur les réseaux sociaux ; ce sont celles et ceux qui utilisent les nouvelles technologies au quotidien. C’est la raison pour laquelle les entreprises s’y intéressent tant.

Intrépides et moins en inertie que leurs ainés, ils n’hésitent à pas lancer leur boîte, leur site ou leur blog. Ils souhaitent vivre des expériences et n’utilisent aucun mode d’emploi ! Pragmatiques, les Millennials privilégient le système D et vont essayer différentes approches jusqu’à trouver la solution.

C’est dans ce cadre que la génération X, intercalée entre les baby-boomers et la génération Y apporte une véritable stabilité et un socle d’acquis, de référentiel et de compétences non négligeables. Elle apporte également le plus d’une véritable méthodologie, de process aguerris et mis en place grâce à de multiples expériences. Ce retour sur expérience est d’ailleurs précieux et permettra à ces jeunes start-uppeurs de s’appuyer sur des compétences intrinsèques ou professionnelles (hard skills et soft skills) incontestablement indispensables à l’évolution de leurs structures.

Conclusion : L’entraide générationnelle d’une pluralité de matières grises

Cependant, ces nouveaux « patrons » ressentent à un moment donné le besoin d’ouvrir le capital ou manquent de conseils et de retours sur expérience plus avisés.

D’où des networkings et autres rapprochements d’associations intergénérationnelles qui, hormis la dimension solidaire, permettent à des personnes qualifiées ou en reconversion professionnelle de s’investir à nouveau dans des projets novateurs et d’allier leurs idées aux préceptes de cette nouvelle génération de « zébulons », encadrés par des incubateurs et ayant la chance d’être portés par des structures leur offrant un vrai potentiel entrepreneurial. 

Nathalie DREAN