Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation soutenu par le gouvernement tend à développer de plus en plus et dans les années à venir l’entrepreneuriat étudiant. Pourquoi développer et soutenir une politique ambitieuse de valorisation et d’émancipation de nos jeunes apprenants ? Des mesures innovantes vont permettre d’articuler formation et entrepreneuriat ainsi que la reconnaissance des parcours entrepreneuriaux dans les cursus et l’accompagnement de la démarche entrepreneuriale des étudiants et des jeunes diplômés.
Lucas Karmane un étudiant face à la crise du logement : une solution KOZEE
Lucas est un jeune diplômé de l’Université Paris-Dauphine. Pour ses études il quitte sa région natale bordelaise et se retrouve seul à Paris, très vite confronté aux difficultés du marché locatif. Il passera deux ans dans une chambre de bonne de 9m2 puis un an dans un appartement miteux, pour des loyers délirants, avant de trouver une situation plus confortable grâce à un ami. C’est pendant son année de césure dans l’investissement qu’il rencontre des entrepreneurs et se nourrit de leurs expériences. Son master d’Ingénierie Financière en poche, il se lance dans sa propre aventure et cofonde Kozee, une start-up de l’économie sociale et solidaire. Le concept : connecter les étudiants avec des personnes âgées ou des familles qui disposent d’une chambre inoccupée dans leur domicile. En rendant certains services (garde d’enfants, aide aux devoirs, courses, présence…), les étudiants financent leur logement à proximité de leur lieu d’étude, minimisent leur temps de trajet et bénéficient d’un point de repère dans une ville inconnue.
En choisissant le statut d’étudiant-entrepreneur, Lucas bénéficie du soutien de PSL LAB Research University Pépite : regroupement de plusieurs universités, PSL propose un espace de coworking et encadre de jeunes étudiants-entrepreneurs dans leur projet de start-up. Fort de cet accompagnement et d’un tutorat renforcé, Lucas a pu développer son activité dans un dispositif dédié.
Ne pas vulgariser l’entrepreneuriat
Cet exemple inspirant démontre le potentiel des jeunes à entreprendre des projets que le gouvernement, et autres institutions se doivent d’encourager. La seule dérive pouvant découler d’une telle sensibilisation et immersion serait la vulgarisation de l’entrepreneuriat auprès de populations qui n’auraient pas toutes les capacités (indépendamment des compétences qui leur sont dispensées) pour bien gérer une structure. Il existe aussi un risque économique qui consisterait à mal appréhender une déflation ou une instabilité de marché. Par exemple, si l’activité repose sur un marché exclusif et qu’à un moment donné une baisse d’activités doit être gérée, il faut savoir anticiper les complications sinon cela pourrait devenir fatal pour l’entreprise.
Une deuxième difficulté consisterait à avoir une mauvaise approche de l’analyse concurrentielle du marché.
Enfin, l’intégration d’associés tiers ou de partenaires dans l’actionnariat doit également être un axe de vigilance.
Un défaut des obligations du gérant peut également être compliqué. A contrario la mauvaise gestion d’une croissance trop rapide peut aussi déstabiliser. Nous pourrions lister assez longuement ces points de vigilance.
Un accompagnement essentiel, un tutorat ou mentoring personnalisé
L’exemple de Lucas est intéressant car il incarne une population étudiante que j’encadre régulièrement au sein de mon réseau.
Dans le cadre de cet accompagnement et engouement d’entreprenariat, notre pédagogie d’enseignement supérieur va devoir s’adapter et dispenser les rouages économiques et terrains de nos industries et entreprises !
En effet, les étudiants vont devoir très rapidement approfondir cette approche thématique.
Le pourcentage de start-ups montées par des étudiants entrepreneurs qui perdurent est faible et ces nouveaux dispositifs pourront permettre à ce pourcentage de croitre grâce à des pôles pépites inhérents à tout établissement.Nous voici donc prêts à accueillir de nouvelles générations bourrées d’idées, de talents et de nouvelles technologies, à nous de les y préparer.